Résumé :
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Nouveau venu dans la galerie des personnages d'Henri Troyat, Jacques Levrault n'est pas le moins étrange ni le moins inquiétant d'entre eux. Ecrivain raté et célibataire endurci, cet homme de soixante-sept ans accepte difficilement les atteintes de l'âge. Son unique famille - à la fois adorée et haïe - est celle de sa maîtresse Catherine, surnommée Dido, de vingt ans sa cadette et pourvue d'un mari et de deux enfants. Recroquevillé dans sa tanière, Jacques Levrault vit seul avec un chat dont la royale beauté le fascine. Ses rares instants de bonheur, il les doit aux visites de Dido. Mais ce bonheur même se transforme vite pour lui en torture. Malade de lucidité, il a conscience de la faillite de leur couple. Ce qui fut passion chez la jeune femme ne lui semble plus aujourd'hui qu'habitude et charité. Alors qu'à l'intérieur de lui-même il appelle au secours, le voici qui s'applique, avec un contentement morbide, à écarter de sa route les êtres qui lui sont le plus chers. Sarcastique jusqu'à la méchanceté, il se complaît dans l'analyse de cette autodestruction systématique. Et ce récit serré, impitoyable, écrit à la première personne, à coups de phrases brèves et sèches comme celles d'un constat, nous conduit peu à peu vers une authentique tragédie, cruelle, absurde et dérisoire.
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